Le marché de la livraison alimentaire est porté par trois segments : le monocolis alimentaire, la livraison des courses et la livraison des repas. C’est indubitablement ce dernier service qui dope le volume d’affaires enregistré par ce marché. Selon les données fournies par le NPD Group, spécialiste des études de marché et analyses de données, le chiffre d’affaires cumulé de la restauration hors domicile à emporter a gagné 4% en 2017 pour atteindre une valeur globale de 4,7 milliards d’euros, soit 10% de la RHD. Retour sur l’essor du restaurant à emporter au pays de la gastronomie !

Le restaurant à emporter accapare 33% des dîners des Français

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas spécialement la contrainte professionnelle qui motive les commandes de repas à consommer à domicile ou au bureau. Toujours selon le NPD Group, le tiers des diners des Français est commandé à l’extérieur pour être consommé à la maison. Les sondés évoquent trois raisons principales pour expliquer leur engouement envers le restaurant à emporter :

• La « corvée » que peut représenter la cuisine après une longue journée de travail ;
• Le manque de temps, avec notamment l’allongement du temps passé dans les transports en commun ;
• L’envie d’un moment convivial à la maison.

Il y a également un facteur économique non négligeable. Le ticket moyen du restaurant à emporter à Lyon, Paris, Bordeaux et, plus largement, dans les grandes métropoles, est 10 à 20% inférieur à celui de la restauration à table : la boisson peut être achetée moins cher dans un commerce de proximité, pas de pourboire, gain de temps, etc. En somme, le restaurant à emporter cumule les bons points dans une conjoncture économique plutôt compliquée. L’autre point fort du restaurant à emporter reste la diversité de l’offre, puisque le consommateur peut varier les plaisirs et goûter à la cuisine du monde en un clic, tout en vaquant à ses occupations en attendant de se faire livrer. Les « spécialités » pèsent en effet 50% dans la croissance de la filière : aux traditionnels burgers, pizzas, sandwichs et crudités s’ajoutent désormais les bagels, tajines, choucroutes, bobuns, Fish & Chips, Tikka Masala et autres Chili con carne. Difficile de résister !

Le restaurant qui livre : l’autre source de revenu des restaurateurs

Pour les professionnels de la filière de la restauration hors domicile, difficile de bouder ce nouveau canal de vente, à fortiori lorsque l’on sait que les commandes sur place poursuivent leur recul malgré une augmentation du ticket moyen individuel (toujours selon l’enquête du NPD Group). La tendance gagne aussi bien les kebabs que les tables les plus prestigieuses. Même les étoilés se muent en restaurants à emporter, à l’image de Thierry Breton que l’on retrouve désormais sur les plateformes Deliveroo, Take Eat Easy ou encore Foodora. Après Paris, c’est à Bordeaux, Lille et surtout Lyon que la livraison à vélo a fait ses preuves. Plutôt qu’une tendance éphémère, l’essor du restaurant à emporter est plutôt la manifestation réelle d’un profond bouleversement des habitudes de consommation. Et le phénomène n’est pas prêt de faiblir. On s’attend à une croissance stratosphérique du volume d’affaires du secteur, avec une progression fulgurante de 500% pendant les trois prochaines années.

Vous habitez Lyon ? Découvrez notre sélection des meilleurs restaurants lyonnais qui livrent à domicile ! Au menu : restaurants italiens, libanais, argentins, français, chinois, thaïlandais, etc.

La gastronomie asiatique : grand gagnant de l’essor du restaurant à emporter

L’apparition puis l’installation de la cuisine asiatique dans l’Hexagone est d’abord un phénomène humain, puisqu’elle se nourrit principalement de l’augmentation considérable des étudiants et touristes asiatiques, notamment à Paris, Lyon et Bordeaux. Ce facteur n’explique cependant pas son hégémonie. Il faut rappeler que tout oppose la cuisine asiatique et celle dite « occidentale ». Utilisation quasi-systématique d’épices fortes, recours au riz comme aliment de base, forte présence de la sauce soja, mise en avant des produits de la mer comme le thon ou le saumon, mélange typique du sucré, salé, acide et amer, omniprésence des plats crus… la cuisine asiatique ose des combinaisons étonnantes et sollicite activement les papilles, ce qui n’est pas pour déplaire à un consommateur qui en redemande !

C’est à Paris que l’on retrouve le plus grand nombre de restaurants asiatiques en France, avec pratiquement une table à chaque coin de rue. La concurrence est rude, mais le choix reste très vaste pour les fins gourmets qui peuvent varier les plaisirs, ce qui rend le marché plutôt viable. Cet engouement se retrouve donc en toute logique dans les commandes de plats à domicile, puisque la cuisine asiatique caracole en tête des « spécialités du monde » commandées pour les dîners.